Cartes heuristiques : médiation de la mort sur les réseaux sociaux

Zuckerberg: “Make the Web more social” / “make the world more transparent” (Van Djick, 2013)

Médiation de la mort par les RS

Following the emergence of online memorials or ‘ virtual cemeteries’  (Roberts, 2004 ) in the 1990s, and the more recent popularity of memorialized profiles on social media platforms, scholars from a range of disciplines have become increasingly interested in the digital mediation of death, commemoration, and memorialization. This work has examined how grief and social support take shape in online networks (Brubaker & Hayes, 2011 ; Moss, 2004 ; Williams & Merten, 2009 ); and how the dead persist and continue to participate as social actors through the platforms and protocols of social networking sites (SNS) (Marwick & Ellison, 2012 ; Stokes, 2012). (Gibbs, Meese, Arnold, Nansen & Carter, 2015)

Carte 1

« De sorte que la détention de secrets incarne ou est coextensive à la propriété privée et à la propriété de soi, dont le terme privacy délivre simultanément en anglais les deux sens : l’intimité et le secret. Il en va de même de l’usage très ancien du mot jouissance : en droit, il relève de la possession d’un lieu, d’une terre, et dans le sens commun, il indique une possession du corps, le plaisir ; comme si l’un supposait l’autre. » (Laé, 2003, p. 140)

Carte 2 – Vie privée et intimité

Les deux aspects techno ou de codage du partage ou “sharing” : soit l’acte d’entrer en relation (connectedness) qui se traduit par le profil, les interactions etc. et le second qui est la “connectivité” et qui ouvre la porte à FB de partager les données de utilisateurs avec des tierces. (Van Dijck, 2013)

Le partage qui rend un événement intime plus public…

However, the quasi-public nature of social media means that information about the death will also be shared with a larger public than just the readers of a local newspaper. These audiences may include strangers who wish to take part in expressions of public mourning (sometimes dismissively called ‘‘grief tourists’’) or ‘‘trolls’’ (people who post deliberately inflammatory messages with a disruptive intent, usually under a pseudonym). (Marwick & Ellison, 2012)

Carte « finale» réalisée avec Simple Mind

  • Étude sur Twitter, constat de Cesaré et Branstat dans leur étude : en discutant de la mort d’une personne inconnue ou peu connue on tire souvent des conclusions plus larges sur la société – la maladie mentale, la criminalité, la sécurité, la santé dans son ensemble.
  • En 2011, juste avant de publier son manifeste Digital Vertigo: An Anti-Social Manifesto , Andrew Keen s’appliquait dans Wired à comparer la structure de Facebook au panoptique de Bentham que Michel de Foucault a commenté dans Surveiller et punir et il ajoutait que les idées sur le partage exprimées par Zuckerberg pourraient facilement être attribuées à Kafka. La valorisation du « social » telle qu’exploitée par les réseaux socionumériques, Facebook en tête, n’avait pas encore touché son paroxysme, mais cette illusion de la « nécessaire transparence » et du partage était percée à jour.
  • En 2007, l’investisseuse en capitalisation des entreprises numériques, Esther Dyson, en entrevue avec Charlie Rose, révélait ce que Facebook avait fait de différent pour devancer les autres joueurs : il avait compris qu’en ligne, donner de l’information sur soi incite les autres utilisateurs à se révéler et ainsi des liens se créent par affinités . C’était alors ce qui distinguait Facebook de ses compétiteurs et l’avait placé devant des sites comme Yahoo!.
  • En changeant la signification du partage, cela a mené à un changement graduel dans notre acceptation de nouvelles formes de monetisation. Vie privé (privacy) réfère à des notions légales, “sharing” ou partage à des notions sociales, économiques et a aussi une valeur légale. (Van Dijck, 2013)

Références :

Martin Gibbs, James Meese, Michael Arnold, Bjorn Nansen & Marcus Carter (2015) « #Funeral and Instagram: death, social media, and platform vernacular », Information, Communication & Society, 18:3, 255-268, DOI: 10.1080/1369118X.2014.987152

Jean-François Laé « L’intimité : une histoire longue de la propriété de soi » Sociologie et sociétés, vol. 35, n° 2, 2003, p. 139-147. URI: http://id.erudit.org/iderudit/008527ar

Alice Marwick & Nicole B. Ellison (2012) « «There Isn’t Wifi in Heaven! Negotiating Visibility on Facebook Memorial Pages », Journal of Broadcasting & Electronic Media, 56:3, 378-400, DOI: 10.1080/08838151.2012.705197

Kelly R. Rossetto, Pamela J. Lannutti, and Elena C. Strauman. 2015. «Death on Facebook: Examining the roles of social media communication for the bereaved». Journal of Social and Personal Relationships 2015, Vol. 32(7) 974–994

Strange, Adario. 2007. Wired, « Esther Dyson: If Google Is the New Microsoft, Facebook Is the New Google » : http://www.wired.com/2007/08/esther-dyson-sp/

Dijck, José van 1960-. The Culture of Connectivity : A Critical History of Social Media. New York: New York : Oxford University Press, 2013.

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